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Bâtisseurs de la paix - Le Mot du Padre de l'Abbé Paul de Quatrebarbes

08 mars 2022 Le mot du Padre

Les évènements dramatiques qui se vivent à quelques centaines de kilomètres à l’Est de chez nous ne peuvent pas ne pas bouleverser notre être de chrétien et de scout.

Notre être de chrétien car, si la guerre est déjà en tant que telle une chose terrible, elle l’est pour nous d’autant plus lorsque nous nous rappelons que les pays belligérants sont tous deux de tradition chrétienne. Ils sont chrétiens ceux qui aujourd’hui, en Ukraine, meurent et donnent la mort. Ils sont frères dans le Christ, membre d’un unique corps par le baptême !

Mais cette guerre indigne notre être de scout car, du jour où nous avons prononcé notre promesse, nous savons que notre fraternité, loin de se suffire aux frontières de ceux que nous connaissons et que nous aimons, nous oblige au-delà de nos nations respectives à reconnaître dans tout scout et guide d’Europe, un frère et une sœur. Notre cœur saigne à la pensée de tous nos frères et sœurs scouts d’Europe en Ukraine dont les vies sont aujourd’hui bouleversées, dont les familles sont meurtries, qui connaissent l’angoisse, la violence et même pour certains la destinée fatale de la guerre, la mort.

Scouts d’Europe, nous ne pouvons pas rester indifférent au sort de nos frères et sœurs souffrants de la guerre sur notre continent ! Mais que peut-on bien faire ? Bien sûr, le sentiment d’impuissance peut nous envahir. Néanmoins, il me semble qu’il y a au moins trois choses qui tout en nous faisant grandir dans la sainteté peuvent contribuer, chacune d’elles, à promouvoir la paix.

  1. Faire mémoire souvent de notre idéal de fraternité scout. Reconnaître qu’il s’enracine dans notre baptême, dans le don extraordinaire que nous avons reçu de la part de Dieu le Père et en faisant de nous ses fils, nous fait nous reconnaître les uns les uns comme des frères. Il n’y a pas de fraternité sans la reconnaissance d’un don commun, il n’y a pas de fraternité sans la reconnaissance d’une même paternité.
  2. Imiter le Christ des Béatitudes. Comme le rappellent les huit pointes de la croix FSE flanquée sur le cœur de tous les promettant, relevées par la couleur rouge, signe du sang et de l’amour, le chemin du scout est le chemin des Béatitudes, le chemin des pauvres de cœur, des doux, des affligés, des affamés et assoiffés de justice, des cœurs purs, des persécutés pour la justice mais il est pour nous spécialement en ce moment le chemin des artisans de paix. Imiter le Christ c’est travailler à œuvrer pour la paix, chacun à notre niveau, selon notre vocation propre. Œuvrer pour la paix c’est comme nous le rappelle le magistère désirer la justice et donc par voie de conséquence, prendre particulièrement soin des plus pauvres. Certains parmi nous pourront soutenir concrètement les familles en détresse, d’autres garderont en eux l’esprit scout, prêt à rendre service en toute occasion opportune.
  3. Vivre de l’Esprit de Paix. Il n’y a pas de paix entre les hommes sans la paix qui vient de l’Esprit Saint. Demander à Dieu la grâce de la conversion personnelle. La lutte contre l’esprit du mal qui fait notre attention durant ce temps de Carême est un moyen d’œuvrer pour la paix. Comment puis-je œuvrer pour la paix si moi-même je ne suis pas en paix avec le Seigneur et avec les autres ? Se confesser, faire pénitence, offrir des sacrifices pour la paix sont autant d’œuvres spirituelles qui peuvent contribuer grandement à faire advenir en nous et pour les autres l’Esprit de paix.

Ces trois points d’attentions dessinent une œuvre de paix vraiment théologale car, nous le savons bien, il n’y a de paix véritable que celle qui vient de Dieu. Ne les dédaignons pas, ils nous aideront concrètement à répondre à notre vocation divine : être dans le monde des bâtisseurs de la paix.

Conseiller religieux
Aumônier de Saint Jean de Passy

 

 




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