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« N’ayez de dette envers personne, sauf celle de l’amour mutuel » - Le Mot du Padre par l'Abbé Tristan de Chomereau

Nous attendons tout de Dieu. C’est ce que dit une oraison liturgique : « par toi nous vient la rédemption, par toi nous est donné l’adoption filiale. Accorde-nous la vraie liberté et la vie éternelle. »[1]
 « Ces commandements et tous les autres se résument dans cette parole : tu aimeras ton prochain comme toi-même […]. Donc… le plein accomplissement de la loi, c’est l’amour »
 
Mais, à son tour, Dieu attend beaucoup des anciens scouts d’Europe.
Saint Paul écrit aux Romains, et, partant, à chacun de nous : « N’ayez de dette envers personne, sauf celle de l’amour mutuel ». En effet, dit l’apôtre : « Celui qui aime les autres a pleinement accompli la loi ». Il énonce quelques commandements, mais conclut : « Ces commandements et tous les autres se résument dans cette parole : tu aimeras ton prochain comme toi-même […]. Donc… le plein accomplissement de la loi, c’est l’amour »[2].
Cela va de soi, dirons-nous, et c’est ce que nous tâchons de vire dans le scoutisme. Saint Paul, encore, écrit, comme en passant : « L’amour ne fait rien de mal au prochain ».
L’Esprit Saint infuse en nos âmes les sentiments mêmes de Jésus-Christ ; et cela se voit dans les faits. Mais il faut faire des efforts pour changer nos cœurs, pour acquérir des réflexes positifs : c’est la vertu !
Ainsi, on tâche de ne jamais parler mal d’une sœur ou d’un frère scout. Mieux encore, on essaie de ne pas en penser du mal. Il est beau de maîtriser une impatience, de réfréner un esprit critique, de ne pas être ironique, de ne pas se moquer. Et il est beau de chercher chez l’autre ses qualités, laissant de côté ses travers.
C’est la « bienveillance ». Ce n’est pas un mot valise. C’est une disposition favorable à l’égard d’autrui. Son étymologie, c’est la bonne vigilance, la vigie, la veille. Je tâche d’être attentif à mon frère.
C’est le « respect ». Respect, vient du latin, respicere, regarder. C’est regarder l’autre avec estime, lui faire comprendre qu’il a du prix à nos yeux. J’ai entendu un jour, en passant, une Guide dire un jour spontanément à une autre Guide qui lui était un peu distante : « Je te remercie d’exister ». Autrement dit, j’apprécie ce que tu es.
C’est le pardon. On ne fait pas d’histoire. On ne tombe pas dans le : « on m’a dit ceci, on n’a pas fait attention à moi, on a été désagréable, etc. ». On oublie, on retire de l’importance aux petits coups de griffes qu’on a reçus, on trouve des excuses.
Mais parfois, il y a quelque chose qui ne va pas chez l’autre, qui lui fait du tort, qui fait du tort au groupe, à la fraternité scoute. Que faire ?

« Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère »

Jésus donne la réponse dans l’Évangile : « Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère »[3]. C’est ce que l’on appelle la correction fraternelle. Ce qu’il y a à dire, on le dit, loyalement, sans acrimonie. Sinon, on n’aide pas l’autre, et on tombe dans l’esprit critique, lequel ne sert à rien et donne de l’amertume.
Avant de dire quelque chose, je prie pour l’autre, je vérifie ma droiture d’intention, je m’améliore moi-même sur le point. Et je dis affectueusement ce que j’ai à dire. L’affection et la fraternité sont les meilleurs passeports.
Il peut être prudent de demander au préalable son avis à qui de droit, à « son autorité » le cas échéant. Ainsi, nous sommes certains de ne pas nous tromper. Peut-être nous dira-t-on : « On le lui a déjà dit ; prends patience », ou bien : « Ce n’est pas le moment » ou « Excellente chose, dis-le, lui ».
Terminons. La fraternité scoute fait que le mouvement est une petite portion de l’Église où le Seigneur Jésus se trouve bien, où règne ce doux climat de charité. On voit cela, de façon marquante en particulier, au Feu et à la Route. Cette bonne humeur qui règne chez nous qui a des racines évangéliques. Ainsi, on attire à notre esprit.
Et pour tout cela confions-nous à Notre Dame des Éclaireurs.
 
 
Abbé Tristan de Chomereau
CR de la 1e et de la 4e Courbevoie
Vicaire de la paroisse Saint Maurice de Courbevoie
 

 

[1] Oraison collecte du 23e dimanche ordinaire.
[2] Rm 13, 8-10.
[3] Mt 18, 15-20.



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