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Scouts, serviteurs de la Vérité - Le mot du Padre de Monseigneur Rey

26 octobre 2021 Le mot du Padre

L'une des raisons pour lesquelles le christianisme paraît souvent sans intérêt pour beaucoup de nos contemporains, est peut-être que la société dans laquelle nous vivons n'a pas un grand respect pour la vérité. Elle vit une crise du soupçon. Noyés d'informations, nous ne savons plus qui croire et que croire. Les prétentions à la vérité sont associées à l'intolérance, l'arrogance ou à l'endoctrinement. En dehors de la science, toutes les autres vérités apparaissent disqualifiées ou relatives.

Jean-Paul II parlait de l'exigence aujourd'hui d'un « service de la vérité ». « Jamais l'homme ne pourra fonder sa vie sur le doute, l'incertitude ou le mensonge. Une telle existence serait constamment menacée par la peur et par l'angoisse. On peut donc définir l'homme comme celui qui cherche la vérité. »

Le scoutisme promeut ce service de la vérité dans un monde où règne si souvent le scepticisme. On invoque souvent l'intolérance pour justifier que toutes les vérités se valent, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de vérité absolue, en dehors des vérités scientifiques. La dénonciation de l’intolérance amène souvent à occulter le rapport à la vérité. Ainsi on tend à refuser la tolérance qu’on réclame des autres, on glisse peu à peu vers une certaine passivité, une indifférence portée par l’individualisme et le relativisme moral.

Paradoxalement, alors que depuis le siècle des Lumières, on a suspecté le christianisme d'obscurantisme, l'une des contributions majeures de l'Eglise d'aujourd'hui pourrait être celle de croire en la raison, en l'intelligence de notre monde, et de rappeler à notre société le désir enfoui de vérité qui l'habite, de l'accompagner dans sa quête, non seulement en ayant le courage de proclamer ses convictions, mais aussi en ayant l'humilité de se laisser instruire.

Mais cette vérité sur Dieu, sur la vie, sur le sens de la vie, sur l'au-delà de la vie, et qui est accessible à la raison, nous ne la connaissons en plénitude que parce que le Christ nous l'a révélée lui-même. Cette vérité, c'est Lui-même. Cette vérité ne se laisse pas enfermer dans nos catégories mentales ou spirituelles, posséder comme une chose, conquérir par notre cerveau. Cette vérité est à accueillir.

Nous sommes en réalité des mendiants de la vérité. Ce service de la vérité réclame à la fois humilité, confiance et intelligence. L'humilité, pour déconstruire les ambitions à posséder la vérité, à s'affranchir des opinions personnelles, et des préjugés à être en vérité avec soi-même et avec autrui, à faire la vérité notamment dans le sacrement de la confession ; et d’autre part, confiance vis-à-vis de ceux qui ont reçu mandat de transmettre ce qu'ils ont reçu eux-mêmes, confiance vis-à-vis du contenu de ce qui est enseigné ; mais aussi intelligence en mobilisant notre raison et toutes nos ressources mentales, et par une saine curiosité d’esprit afin d’accéder à la connaissance de cette vérité. Effort personnel mais aussi intelligence collective en s’appuyant sur les acquis et les apports humains et culturels qui nous épargnent de tout réapprendre et de tout réinventer. Dans cette connaissance de la vérité, la prière tient une place particulière ainsi que la vie fraternelle. Au contact de Dieu, la Vérité incréée, et grâce à l’appui de nos frères et sœurs, le chemin vers la Vérité nous est rendu accessible.

Que grâce au scoutisme qui nous a beaucoup appris sur nous-mêmes, sur les autres, sur le nature et sur le monde, nous puissions devenir des serviteurs de la Vérité !

 

 
Dominique Rey
 Évêque de Fréjus-Toulon
 



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