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[Le Mot du Padre] Le scout sourit et chante dans les difficultés

30 juin 2020 Le mot du Padre

« Le scout sourit et chante dans les difficultés »

Le 8ème commandement de la Loi scoute décrit le scout comme « maître et maîtresse de soi », souriant et chantant dans les épreuves. L’ancien scout ou l’ancienne guide que nous sommes y est-il encore fidèle aujourd’hui ?

La crise sanitaire que nous avons subie nous a sans doute mis un coup au moral : difficile en effet de garder la joie intérieure lorsque le confinement nous ramène à la dure cohabitation entre parents/enfants et même déjà au sein du couple… Pire, la privation de la vie sacramentelle, on le comprend, a souvent été source d’une grande désolation chez les chrétiens fervents.

La société consumériste est source de désabusement. L’apparition de la pandémie fut anxiogène. L’atmosphère anti-chrétienne ambiante est cause de démotivation. Comment dans tout cela garder le sourire pour rester fidèle à l’esprit scout ?

Le scout ou la guide que nous avons été n’a-t-il pas été très tôt entraîné aux difficultés ? J’en énumère les plus fréquentes : le froid, la pluie, l’inconfort, la fatigue, la faim, la désorientation, l’équipement défectueux, le feu qui ne prend pas… Le scoutisme est une belle école de générosité, de dépassement de soi et des difficultés.

Au sortir de la forêt, d’autres épreuves nous attendent : dans notre vie conjugale, professionnelle, sociale, et même spirituelle ! Comme au temps de notre scoutisme, la difficulté qui se présente chaque jour à nous doit être une conséquence utilisée comme moyen de se dépasser, moyen d’apprécier d’avantage le résultat, moyen de vivre le détachement joyeusement.

Quel que soit notre âge, la soif d’un idéal nous anime toujours : en poursuivant notre engagement baptismal, il est normal que nous gardions le sourire et la bonne humeur, puisque malgré les difficultés, le but principal de la sainteté (notre vocation commune) doit toujours rester en vue.

Notre but ultime en effet est de ressembler à Jésus-Christ, de se rapprocher de lui. On retirera un plus grand mérite et on progressera mieux dans la sainteté en supportant vaillamment et sans ronchonner les épreuves du quotidien. Et qui s’habitue à surmonter les petites épreuves sera capable d’affronter les plus grandes.

Les témoins de la vie de Jésus « étaient dans l’admiration et disaient : il fait tout à merveille » (Mc 7, 37). À son exemple, Dieu veut que nous fassions les choses bien et que nous les réussissions. Mais de temps en temps, il permet des épreuves pour que l’on gagne en mérites. C’est dans ce contexte que vont alors s’exercer les vertus chrétiennes.

« Jésus ne vient jamais sans sa croix », disait un mystique, et un autre : « Qui cherche Jésus sans la croix trouvera la croix sans Jésus ». Pour être un disciple de Jésus, il faut au contraire « prendre sa croix chaque jour et le suivre » (Lc 9, 23). La croix est, comme le scoutisme, une école de générosité et d’obéissance. Et si seuls les souvenirs et l’esprit scout demeurent pour les aînés, la croix, elle, est toujours actuelle et à tout âge.

Mais que serait un disciple du Christ au visage renfrogné ? Quel témoignage rendrait-il ? Quelle image de son Dieu renverrait-il ? Le sourire est la marque de notre acceptation, de notre abandon à sa divine volonté, notre résignation à le suivre et à lui ressembler coûte que coûte. Comme on le dit avec humour, « on n’est pas responsable de la tête que l’on a, mais de la tête que l’on fait » !

Ce n’est pas la tristesse qui manque au monde, c’est la joie. Voilà une attitude d’âme qu’il nous faut toujours cultiver, même si nous avons quitté la patrouille il y a bien longtemps déjà. « Un saint triste est un triste saint », dit le dicton. La joie, elle, est conquérante : elle contamine les cœurs les plus endurcis. Voilà le signe d’une âme habitée par Dieu, la marque de fidélité à l’esprit scout et la source d’une évangélisation féconde !

Notre engagement à servir par la Promesse passe par notre résignation à sourire. Pour cela, invoquons notre tendre Mère qui nous sourit et nous invite à la joie et à l’action de grâce permanente :

Ô Marie, Mère de Jésus et notre Mère, qui, par un visible sourire,
avez autrefois consolé et guéri votre enfant privilégiée,
sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, nous vous en supplions, venez nous consoler, nous aussi,
dans les peines de cette vie. Détachez nos cœurs de la terre,
donnez-nous la santé de l’âme et du corps, affermissez-nous dans l’espérance,
obtenez-nous enfin de jouir éternellement dans le Ciel de votre maternel et ravissant sourire.
Amen !

 

+ Dominique Rey
Évêque de Fréjus-Toulon

 




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