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« NI AU REVOIR NI ADIEU » Parce qu’il ne s’agit pas d’un départ ! - Mot du Padre par Don Maxence Bertrand

Fin de camp, démontage des tentes, dernier rassemblement, remise des flots, descente du mât, montée dans les cars, quelques heures de sommeil et retrouvailles familiales… Sur le parking, les scouts se saluent, les guides se serrent dans les bras, les chefs sont remerciés… Quelques larmes parfois, quelques gorges serrées, le camp est fini. Retour à la maison.

Chacun se souvient de la nostalgie d’une fin de camp, d’un retour de raid et surtout, peut-être, de la dernière fois où nous avons quitté notre foulard. La nostalgie est un sentiment vraiment étrange. Un peu d’éternité, beaucoup de mélancolie, la joie d’un moment qui paraît tout à coup nous échapper.

Les Actes des Apôtres évoquent plusieurs scènes d’au revoir, par exemple quand saint Paul a quitté Milet, après y avoir prêché pendant plusieurs mois et structuré une première communauté chrétienne pendant.

Les Actes racontent cette scène d’adieu mémorable : Après leur avoir parlé, Paul « s’est mis à genoux et a prié avec eux tous. Tous ont alors fondu en larmes ; ils se jetaient au cou de Paul et l'embrassaient, attristés surtout parce qu'il avait dit qu'ils ne verraient plus son visage. Puis ils l'ont accompagné jusqu'au bateau. »

La scène est facile à imaginer… Assez naturellement, on pourrait s’attendre à ces mêmes manifestations d’émotions dans le récit de l’Ascension…

Jésus avait indiqué à ses disciples qu’ils ne le verraient bientôt plus. Quelques semaines s’étaient écoulées depuis les événements de la Passion et de la Résurrection. À plusieurs reprises Jésus avait retrouvé les siens, enfermés au cénacle ou revenus à leurs premières occupations sur les bords du lac de Galilée.

Puis un beau jour, Jésus les conduisit sur une montagne proche de Jérusalem, et tout en montant vers le Ciel, il les bénit. Une nuée le fit disparaître aux regards des disciples. Ils redescendirent alors tout joyeux à Jérusalem.

La scène est particulièrement étonnante. Jésus ne semble pas saluer un à un ses apôtres. Personne ne se prend dans les bras ni ne serre fraternellement la main pour se dire au revoir et merci… Personne ne verse de larmes à l’idée que ces trois années prennent fin tout à coup. Personne n’exprime de regrets ni quelques mots d’encouragements pour la suite…

Aucune nostalgie, aucun pincement au cœur.

Au contraire, ils éprouvent une très grande joie et retournent au Cénacle où ils vont attendre en prière pendant dix jours le don de l’Esprit-Saint.

Que s’est-il passé ?

En réalité, les disciples ont compris que l’Ascension de Jésus n’est pas un départ. Il n’y avait donc pas de raison de se dire au revoir. Jésus n’est pas parti dans une région lointaine du cosmos. Désormais il ne se trouve plus quelque part dans une région du monde. Il est maintenant présent à côté de chacun et tous peuvent l’invoquer.

Depuis l’Ascension, le Ciel n’est pas loin de la terre.

C’est peut-être la raison pour laquelle le scoutisme insiste tant sur l’idée de cheminement, de progression, de départ, de route… Parce que rien ne prend vraiment fin ici-bas. Le terme de notre route, n’est ni la fin d’un camp, ni celle de quelques années de scoutisme. Le terme de notre route – que le scoutisme nous indique – c’est le Ciel.

Sur cette route, le Christ marche avec nous, comme le pèlerin discret sur la route d’Emmaüs. Comme celui que nous ne savons pas toujours reconnaître et qui rend brûlant notre cœur.

Don Maxence Bertrand 
Communauté Saint-Martin
Responsable de la pastorale des jeunes au Sanctuaire de Lourdes
Ancien CR à la 1ere et 2e Monnaie (37)
Ancien scout de la 3e Aix-en-Provence
 



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