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Silence ! - Le Mot du Padre par l'Abbé Raphaël Cournault

16 juin 2021 Le mot du Padre

Quoi de plus redoutable pendant un grand camp que l’orage qui pointe son nez avec son déferlement de vent, d’éclairs et de tonnerres. Malgré les pommes de terre sur les faitières, la patrouille tremble à l’intérieur et le plus jeune des patrouillards se sent vraiment petit. Le plus impressionnant, sans doute, c’est ce moment de silence si long avant que le tonnerre ne gronde. Là, surgit l’angoisse et l’attente.

Parce que dans l’Évangile de ce dimanche, ce n’est pas tant les éléments déchainés qui perturbent les disciples que l’inaction et le silence de Jésus. Celui-ci ressemble presque à un ado qui dort jusqu’à 12h alors que toute la maisonnée s’agite pour gérer le départ en vacances. Dans notre vie, c’est un peu la même chose, nous sommes secoués par de multiples tempêtes et contradictions. Il y a nos péchés bien sûr, mais aussi les échecs dans notre vie professionnelle ou étudiante, les épreuves de la vie familiale, les contradictions … et nous pourrions vite nous désespérer devant ces silences apparents de Dieu, oubliant les paroles de la prière des routiers qui nous invite à cheminer « allègrement, malgré fatigue et contradictions sur le chemin qui mène droitement à la maison du Père. » Pourtant il n’est pas mauvais que Dieu se taise car dans ces moments où Il nous laisse à notre propre force nous mesurons notre foi, c’est-à-dire notre confiance en Dieu.

Les plus grands saints l’ont vécu, pourquoi en serions-nous dispensés ?

Là où dans notre vie Dieu semble dormir, notre vie intérieure peut progresser et faire de grands bonds. L’expérience de la longue piste pour les routiers, ou des raids pour les plus jeunes nous a fait expérimenter ces moments de silence. Dans un monde saturé de médias, d’images et de sons, alors que nos relations sont souvent marquées par les médisances, les ragots et les cancans, ils sont l’occasion de redécouvrir la flamme de l’amour de Dieu au cœur de nos tempêtes et de nos détresses. Car Jésus applique dans la barque comme dans nos vies le verset de l’écriture :

« Je dors mais mon cœur veille ».

Lorsque je fais taire les cris et les peurs, lorsque je mets un frein à ma langue qui persifle, alors je peux retrouver le Seigneur dans le silence de la barque, battue par les vagues.

Alors que l’été approche à grand pas, avons-nous prévu un moment de silence pendant celui-ci ? Un moment sans enfants, sans copains, sans agitations, sans médias, un moment pour demeurer dans le silence de la barque et retrouver le Seigneur qui sommeille ? Un moment pour goûter à la joie du repos intérieur, corporel et spirituel. Quelques jours de recul dans un monastère ou une abbaye ? Une petite marche solitaire à la Guy de Larigaudie ? Voilà un bon défi pour l’été ! Demandons à Dieu de nous aider à faire ce choix. Nous en reviendrons meilleurs.

 

Abbé Raphaël COURNAULT, RS 

 

 



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