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Et si je me (re)mettais à l'école de l'engagement ?

Le scout met son honneur à mériter confiance. C’est le premier article de la loi scoute, que tout le monde connait et retient. Mériter confiance, cela passe par des actes concrets. Acte qui engage ma responsabilité vis-à-vis d’un autre. Qu’est-ce que l’engagement ? Qui se cache derrière ce concept vaste - de l’engagement à une soirée à l’engagement dans le sacrement du mariage - qui nous préparent à dire Oui au Salut ?

Pourquoi s’engager ?

Que votre parole soit “oui”, si c’est “oui”, “non”, si c’est “non”. Ce qui est en plus vient du Mauvais. Mt 5 ; 37

L’origine de l’engagement, la source des choix que l’on pose s’ancre en premier lieu dans cette phrase. Choisir, c’est faire le bien, en conscience. L’indécision, l’incertitude, et les tergiversations sont d’autant de brèches pour laisser s’insinuer doute et questionnements. L’engagement libre permettra d’avancer, et de nous laisser rejoindre par la miséricorde. Cheminer, avec nos erreurs, nos talents, les biens que Dieu nous a confiés, et ainsi toujours être en marche ! S’engager, c’est considérer sa vie comme un chemin toujours actuel avec le Christ, et les yeux rivés sur l’Espérance du Salut.

Qu’est-ce que l’engagement ?

Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. » Jn, 21 ; 18

L’engagement, c’est un choix pour la liberté. Quand on pose telle ou telle décision, on ancre notre vie dans une direction, et on ouvre une multitude de possibles à venir. On accepte de se laisser surprendre et saisir par le Christ, tout en restant acteur de notre route, par nos choix. Ce chemin est un appel à la fidélité et à la persévérance. On apprend à s’engager, d’abord par de petits actes, concrets. Je ne serai plus en retard. Je m’engage à respecter l’autre par ma ponctualité, et à y veiller particulièrement. Je prends ensuite la décision de me mettre au service de telle ou telle cause, dans la fidélité. Et ainsi, notre cœur travaille, s’ouvre, se rend de plus en plus disponible des actions pour lesquelles on se donne et on reçoit ! Car c’est un mouvement continu, une respiration : le monde m’appelle, je m’engage, je donne et je reçois de cet acte au centuple !

Comment s’engager ?

Lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort. 2 Co 12 ; 10

Ne nous trompons pas ! S’engager ne veut pas dire trancher une décision en 30 secondes pour montrer qu’on est capable, qu’on ne laisse aucune place au Mauvais. Car une décision bonne est inspirée, se prend avec discernement. Ce qui nécessite avant tout de se mettre à l’écoute de Dieu. Je choisis d’être ponctuelle, cela parait être une bonne résolution, mais si je la passe au crible de ma conscience : pour qui est destiné ce choix ? Pour satisfaire mon désir de réussite, je grillerai 3 feux (à vélo) lors de mon prochain rendez-vous pour cocher la case « j’ai rempli mon engagement » ? Ou pour respecter l’autre, le considérer pleinement et donc honorer sa rencontre en étant ponctuel, et si je n’y arrive pas, j’accepte de m’excuser mais aussi de reconnaitre humblement ma faiblesse et mon désir de progression. Dans le second choix, mes actions sont tournées vers la relation et prennent source dans ma conscience. Je suis aussi lucide sur ma faiblesse humaine.

Quels fruits pour l’engagement ?

Et que, dans vos cœurs, règne la paix du Christ à laquelle vous avez été appelés, vous qui formez un seul corps. Vivez dans l’action de grâce. Col, 3 ; 15

Choisir l’engagement, c’est aussi le lieu de beaucoup de fruits. Le premier : la fidélité. J’apprends à me respecter avec mes choix, et je fais grandir ma fidélité et ma stabilité.

Le deuxième fruit est de faire disparaitre la culpabilité. En posant des choix, je coupe court à toute pensée d’échec, au regret de vivre telle ou telle situation. Pour cela, il est nécessaire de s’engager en conscience ! Et donc savoir dire oui ou non. L’engagement n’est pas le sacrifice. A la lumière de mes talents et avec la grâce de Dieu, je discerne là où je suis appelée à ETRE. Je peux faire de multiples choses, me dépasser, courir les montagnes et retourner le monde. Je peux m’y épuiser, y nourrir une quête insatiable de vie et de vies. Je peux aussi être. Faire jaillir du creux de mon âme l’appel de l’Esprit qui me met en mouvement, et me laisser guider, vers l’inconnu.

Se mettre à l’école de l’engagement, faire confiance sur la liberté grandissante qui se nourrit de notre abandon agissant, voilà le programme de notre chemin de sainteté ! Savoir qu’à chaque détour, à chaque anicroche, la miséricorde toute entière de Dieu viendra nous relever si nous Le laissons agir. Avancer, confiants, et témoins d’une vie choisie en conscience !

 par Axelle Bonnard




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