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[LE PORTRAIT DU RASSO] Blanche Streb, d'Alliance Vita

Qui êtes-vous ?
Blanche Streb, je suis mariée, maman de deux garçons. J’ai une formation de pharmacien, je travaille pour Alliance VITA depuis 7 ans et je suis auteur de plusieurs livres et chroniqueuse pour Aleteia, RCF et la revue Limite.
 
Comment vos épreuves vous ont menée vers ce combat sociétal, vers l’écriture de livres ?
Je suis tombée dans « la marmite bioéthique » par des événements personnels qui nous sont arrivés. Une erreur médicale, la blessure (douloureuse) de l’infertilité, puis un deuil périnatal et enfin la naissance d’un enfant très grand prématuré. Ces expériences ont bouleversé ma vie, transformé mon regard sur la vie naissante, la maternité, le miracle de l’existence. Je ne pouvais pas en ressortir sans une conscience réveillée sur la profondeur, l’étendue et l’importance des questions bioéthiques qui se posent à nous et se poseront d’autant plus dans le futur. Comme scientifique, j’ai un regard qui se tourne facilement vers les enjeux liés aux nouvelles biotechnologies. Je suis devenue auteur grâce à des éditeurs qui m’ont invité à me lancer, l’un m’a demandé un essai (Bébés sur mesure - Le monde des meilleurs. Artège, 2018), l’autre un témoignage (Eclats de vie. Editions Emmanuel, 2019). D’autres suivront…
 
Qu’est-ce qui vous a soutenue dans vos épreuves ? Est-ce le développement de votre vie spirituelle ? 
La confiance, comme force. L’Esperance, comme ancre. La conscience que je n’étais pas seule, comme bouée. Les autres nous ont aidés par leur présence et leurs prières (famille, amis, un ami prêtre) et bien sûr, le Tout-Autre !
 
Qu’est-ce qu’Alliance Vita ? Comment peut-on s’engager auprès d’Alliance Vita ou bénéficier des formations ?
Alliance VITA est une association qui porte la préoccupation des plus vulnérables : les personnes âgées, isolées, dépendantes, malades, handicapées, bien souvent délaissées dans notre société. Nos trois missions sont :
  • Ecouter et aider, avec SOS Bébé et SOS Fin de vie, des services d’aide pour les personnes confrontées aux épreuves de la vie.
  • Informer et former, avec notamment l’Université de la vie.
  • Alerter et dialoguer, avec des actions pour toucher et sensibiliser les décideurs et le grand public, au plan local comme national.
Il est facile de devenir membre, il y a des équipes Vita jeunes et Vita jeunes pro dans plusieurs villes. Les membres se réunissent lors de réunions mensuelles en équipe locale et en connexion avec toutes les équipes en France et à l’étranger. Ensemble on se forme pour être en mesure de mieux décrypter les enjeux bioéthiques de l’actualité et comprendre les débats de société, avec des temps forts comme l’Université de la vie et l’Université d’été. Tout au long de l’année sont organisées des actions de sensibilisation auprès du grand public, des médias, des élus locaux, parlementaires et décideurs du monde de la santé. Beaucoup de formations sont aussi en libre accès sur internet, sur notre page youtube, notre site et celui de l’Université de la vie.
 
Que conseillerez-vous à des jeunes qui ont arrêté le scoutisme mais qui souhaitent continuer à faire vivre leur engagement ?
La pédagogie scoute valorise le don de soi et l’apprentissage à l’attention et au soin des plus petits que soi, à tous les âges. Cet engagement est noble, il est source de joie. Il peut se vivre dans de multiples lieux, là où on l’on vit, au sein de sa famille, de son entourage, de ses études, de ses stages, de ses expériences professionnelles et de ses loisirs. Je ne peux que leur conseiller d’avoir un cœur qui écoute et d’entendre les appels que la vie ne manquera pas de leur faire. On peut s’engager dans des associations, auprès des personnes malades, âgées, des jeunes en difficultés sociales ou scolaires, auprès des pauvres…. Les propositions ne manquent pas. Il y a même une extraordinaire créativité portée par certains jeunes au service du bien commun. Je pense aux Café Daddy, Joyeux, aux petites cantines, à Visitatio, à Temps de bonheur…
 
En quoi quelqu’un qui a prononcé sa promesse scoute doit s’engager sur la protection du plus faible et sur les enjeux bioéthiques, en quoi cela l’engage ? Quelles sont les pistes concrètes d’engagement ?
Effectivement, la promesse scoute est un engagement profond qui ne peut s’éteindre. Elle laisse une empreinte qui marque toute la vie. Je suis toujours très émue lorsque, au cours d’une messe de rentrée ou d’un mariage, quand s’entonne le chant de la promesse, de voir des adultes de tous âges refaire, comme tous les jeunes en uniforme, ce signe scout qu’ils n’oublient pas.
Comme ces sujets sont souvent complexes, il me semble important de s’engager à toujours se former, à lire, à suivre des sessions de formation. Les équipes VITA jeunes d’Alliance VITA peuvent être une piste d’engagement. Et rien de tel que l’engagement concret, auprès de ceux qui en ont besoin.
 
Le scoutisme apprend à respecter son corps et la nature ; comment la pédagogie scoute apprend à chacun à avoir un respect de soi et des autres ? Comment cette pédagogie est-elle une base pour la défense de toute vie et pour une écologie humaine et intégrale ?
La pédagogie scoute est effectivement une école exceptionnelle, et précieuse ! Elle éveille admirablement les consciences au respect et à l’admiration de la Création et de toutes ses créatures, jusqu’au plus petit d’entre les hommes. La vie fraternelle, au cœur de la nature, parfois dans des conditions difficiles et dans une réelle sobriété ouvre à la simplicité et à l’essentiel. Elle dispose aux « Loué sois-tu » du quotidien, ceux formulés devant un soleil couchant comme au cœur des fous-rires d’une veillée au coin du feu. Cette pédagogie dispose les scouts à ces petites, moyennes et grandes actions à notre portée dans cette « révolution » à mener, pas à pas, avec ténacité, dans nos modes de vie et de consommation. Dans Laudato Si le Pape François défend une écologie intégrale et dénonce avec force la culture du déchet qui affecte aussi bien les personnes exclues que les choses. Qu’il s’agisse de la nourriture gâchée, de l’écosystème ravagé, de la femme maltraitée, de l’ouvrier exploité, du migrant abandonné, du vieillard oublié ou du fœtus annihilé, c’est le même mépris pour le vivant qui s’exprime à différents degrés. Et c’est précisément cela, l’écologie intégrale. Cette volonté de protéger et d’améliorer le monde, d’habiter notre maison commune avec sagesse, sans se comporter comme des propriétaires mais comme des serviteurs. Mais sans oublier l’impérieuse nécessité de « la sauvegarde des conditions morales d’une écologie humaine authentique ». Pour Benoit XVI, cité souvent dans l’encyclique, « Le livre de la nature est unique et indivisible et inclut, entre autres, l’environnement, la vie, la sexualité, la famille et les relations sociales. Par conséquent, la dégradation de l’environnement est étroitement liée à la culture qui façonne la communauté humaine ».
 
Quel est votre parcours scout ?
Je n’ai pas été scout ! J’ai grandi dans une région où il n’y en avait pas. J’ai découvert plus tard l’univers scout en rencontrant des jeunes qui l’étaient ou l’avaient été, j’ai toujours trouvé qu’ils avaient vraiment « un truc en plus ».  Nous avons la chance d’avoir une troupe extra là où nous vivons, mon mari en a été chef de groupe pendant 3 ans et mes garçons sont louveteaux et scouts. Ils sont passionnés et se donnent à fond.
 
 
Quel est votre meilleur souvenir scout ?
Ma rencontre avec les Guides ainées lors de leur rassemblement annuel à Paray, en 2019. J’étais invitée à leur donner un enseignement. Je m’étais plongée dans ce qu’elles vivent, je leur avais écrits un long poème. Toutes ces filles, ces visages, ces échanges m’avaient bouleversées. J’en ai pleuré, sur le chemin du retour, quand mon mari m’a soufflé à l’oreille : tu as eu un peu des filles, ce week-end. Nous qui avons perdu notre seule fille…
Sinon, il y a aussi la lettre que mon aîné m’a envoyée lors de son premier grand camp scout. Il m’avait dessiné toutes les « installations » et avait noté comme adresse d’expéditeur, à l’arrière de l’enveloppe : « Dans la forêt »…
 
Quelle est votre devise aujourd'hui ?
Je me (re)dis souvent : « je suis ton humble servante ». J’aime aussi « Le seigneur est ma lumière et mon Salut, de qui aurais-je crante » ?
 
Quelle figure vous inspire ?
Jeanne d’Arc, Maximilien Kolbe, Padre Pio, Jean-Paul II et Benoit XVI…
 
Propos reccueilli par Etiennette de la Ruffie
 
 



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