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Le Carême est fini, vive le temps de Pâques et les Alléluia… - Le Mot du Padre par l'Abbé Gérard Thieux

Dit comme cela, on pourrait penser : « au revoir les privations et vive le chocolat », et de fait c’est que pensent beaucoup de nos contemporains qui se retiennent quand même de faire bombance pendant le Carême mais sont prêts à se rattraper avec l’arrivée du printemps et de l’été…

Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive

Est-ce bien là l’esprit du Christ ? Pas sûr… Et pour que nous en soyons convaincus il suffit de relire ce qu’il a dit à ses disciples (précise saint Matthieu), à la foule (précise saint Marc), et même à tous (précise saint Luc) : Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive, et saint Luc ajoute : chaque jour. Sans compter que chacun de ses rappels se poursuit par une phrase tout aussi exigeante et identique chez chacun des trois évangélistes cités : Celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la trouvera.

Difficile donc d’échapper à ce que l’on peut qualifier de « logique de la croix », pas très différente au demeurant de la logique des sportifs ou des artistes, qui savent bien que le succès a un prix, qu’ils sont prêts à payer sans avoir pour autant l’impression d’être des martyrs.

Mais alors pourquoi avons-nous tant de mal à intégrer cet enseignement de Jésus ? Aurions-nous oublié que le Bonheur éternel que nous promet le Seigneur a un prix ? Pourquoi séparons-nous effort et récompense ? Le Christ ne l’a pas fait – celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la trouvera – et les saints non plus : « Enlace seulement la croix, et tu le possèdes Lui, le Chemin, la Vérité, la Vie. Si tu portes ta croix, c’est elle qui te portera, elle te sera béatitude » écrit saint Thérèse Bénédicte de la Croix ? Et Marthe Robin, qui a vécu paralysée toute sa vie, explique que « suivre Jésus en portant sa croix, ce n’est pas mettre des boulets à ses pieds, mais des ailes à son cœur, du ciel dans sa vie. La souffrance est l’école du véritable amour ».

Mais enfin, me direz-vous, la Volonté de Dieu n’est-elle pas que nous soyons heureux ? Certes, mais le Christ est le chemin, et le Christ nous a donné l’exemple : le poids de la croix comme prélude à la gloire de la Résurrection. Et c’est ce que nous recherchons : la lumière de la Résurrection, que nous avons célébrée et chantée à Pâques. Voilà ce que nous voulons retenir, en suivant le conseil de saint Paul : Vous savez bien que, dans le stade, tous les coureurs participent à la course, mais un seul reçoit le prix. Alors, vous, courez de manière à l’emporter. Tous les athlètes à l’entraînement s’imposent une discipline sévère ; ils le font pour recevoir une couronne de laurier qui va se faner, et nous, pour une couronne qui ne se fane pas.

Rien de nouveau me direz-vous si l’on suit la loi scoute : « le Scout est maître de soi : il sourit et chante dans ses difficultés ». Restons donc maîtres de nos réactions parfois négatives face à la Croix de Jésus, pour embrasser sans retenue la joie et la lumière de la Résurrection. Et donner ainsi un bel exemple au monde qui nous entoure.

 

Abbé Gérard Thieux
Conseiller Religieux du District de Rennes
 



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