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Veille prolongée ou veillée ? Le Mot du Padre, par l'Abbé Raphaël Cournault

25 novembre 2020 Le mot du Padre

L'Evangile de ce dimanche nous invite à « veiller ». Encore faut-il bien comprendre le sens de ce mot. Car il y a d’un côté la veille prolongée de l'ordinateur : une sorte de quasi-hibernation où les sens de la machine sont mis en sommeil, l'écran s'éteint et l'ordinateur est totalement inactif. Et d'un autre côté, il y a la veillée scoute, celle que nous aimons tant avec ses chants au coin du feu, ses sketchs de plus ou moins bon niveau et son ambiance claire et joyeuse. La première ressemble au sommeil et la deuxième vise justement à ne pas dormir tout de suite, à prolonger un tant soit peu la journée vécue tous ensemble. Mais à y regarder de près, la veille dont nous parle Jésus dans l'Evangile de ce dimanche et qu'il nous invite à vivre pendant le temps de l'Avent ressemble plus à la veille solitaire au coin du feu, à une veillée d’arme de chevalerie ou encore à une veille de promesse au coin du feu. Dans le silence de la nuit, seul dans la chapelle ou seul au coin du feu, nos sens sont en alerte. Pas de smartphone, pas ou peu de lumière et le silence qui enveloppe la nuit calme et paisible. Dans ces conditions, nos cœurs sont ouverts à la méditation, à la contemplation, à la réflexion. Nos âmes se tournent vers le Seigneur et nos oreilles sont attentives au moindre bruit. Un craquement de branche dans la forêt viendra troubler le crépitement paisible du feu et nous invitera à la confiance ou la crainte.
C’est sans doute à cette veille-là que le Seigneur nous invite en ce début d'année liturgique.
Car veiller, cela veut dire « être attentif ». A quoi sommes-nous vraiment attentifs dans nos vies ? Aux évolutions de nos actions en bourse ? Aux dernières sorties cinéma ? A notre plan de carrière ? Au fait que Marie-Cunégonde ou Louis-Gontran puisse me sourire au prochain Apéro du Rasso ?
 
Pendant l'Avent, le Seigneur nous invite à entrer dans une veille active qui ressemble à une veillée de promesse ; d'ouvrir son cœur pour rester attentifs aux choses essentielles, pour rester attentifs aux visites de Dieu dans nos vies. Préparer son cœur à désirer la venue d'un Sauveur. Voilà le sens spirituel de ce temps. Il faut donc maintenant se réveiller, cesser de prendre le confinement ou la privation des messes publiques comme excuse pour notre mollesse spirituelle et rester vigilants !
Il faut donc maintenant se réveiller, cesser de prendre le confinement ou la privation des messes publiques comme excuse pour notre mollesse spirituelle et rester vigilants !
 
Car la fête de Noël à laquelle nous nous préparons pendant ce temps de l'Avent n’est pas un simple anniversaire, une jolie commémoration de la venue du Christ dans la crèche… non ! C'est la venue de l'Emmanuel, Dieu avec nous. Dieu avec toi. Dieu maintenant avec toi, Dieu qui visite ta vie aujourd'hui, en 2020. Dieu qui visite ta vie de confiné, ta vie à la maison, ta vie loin de l'école des bois.
 
Car dans les temps qui sont les nôtres, Dieu ne cesse de visiter nos âmes et nos cœurs, de transformer nos vies. Mais gavé de Netflix, de préoccupations humaines et terrestres, d'ambition ou de paresse, nous empêchons nos cœurs de prendre conscience de tout cela.
Ce temps de l'Avent doit être pour nous celui de la vigilance et de l'ouverture du cœur, comme lors d'une veille au coin du feu : les sens en alerte… mais pas simplement pour se préparer à la visite nocturne d’un sanglier dans la forêt de Chantilly mais surtout pour reconnaître les temps de la visite de Dieu.
 
Nous pourrions par exemple faire un petit exercice spirituel en ce premier dimanche de l'Avent et faire mémoire, sur notre carnet routier, de guide-aînée ou un carnet tout neuf, de tous les moments de l'année liturgique passée où Dieu nous a parlé, où Dieu nous a visité. Nous aurions certainement profit à en discuter avec notre accompagnateur spirituel pour prendre conscience de ces visites de Dieu dans nos vies.
Cela réveillerait aussi notre vigilance spirituelle en nous permettant de nous rappeler que oui, Dieu nous visite mais que nous y sommes souvent peu attentifs sur le moment. Cela nous éviterait aussi, pendant l'Avent, de tomber dans le mode « veille prolongée » de l’ordinateur et de devenir des pachydermes de la chrétienté.
Puisse Notre-Dame, qui sut garder son cœur en éveil pour recevoir la visite de l'ange, nous y aider et ainsi préparer la visite du Sauveur qui vient… oui, Venez Divin Messie, nos cœurs sont à l'écoute ! Venez visiter nos vies et nous donner la joie véritable !
 
Car dans les temps qui sont les nôtres, Dieu ne cesse de visiter nos âmes et nos cœurs, de transformer nos vies.
 
 
Abbé Raphaël COURNAULT, RS 
 



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