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Le scoutisme est-il une école de management ?

01 septembre 2020 Vie professionnelle

Si bien manager consiste à amener (ou emmener) l’équipe confiée à remplir efficacement et durablement les missions qui lui sont dévolues alors indéniablement le scoutisme est une école de management :

- Une équipe confiée : pour mener à bien une mission, il peut être tentant de recruter les meilleurs experts. Et pourtant, le Chef de Patrouille ne choisit pas ses patrouillards et pourtant, ils seront capables, ensemble, de réaliser des exploits.

- Efficacement : les erreurs et les échecs sont au rendez-vous dans la patrouille. Quelle patrouille n’a jamais vécu un oubli de matériel ou une erreur d’orientation lors des week-ends ? Et pourtant quand on voit les résultats des « installs » ou des « explos », il est possible de constater les progrès réalisés semaine après semaine.

- Durablement : il y a toujours un manager à la tête d’une patrouille, mais la patrouille, son histoire, le staff et les flots de camp ne dépendent pas d’un scout en particulier. Le poste (d’action), la responsabilité est plus importante que la personne qui l’exerce.

- Mission : celle de l’entreprise est de satisfaire aux besoins des clients et de participer au développement des personnes qui y travaillent, la patrouille participe aux activités de la troupe et a pour finalité de permettre à des jeunes de devenir des adultes libres, responsables et engagés.

L’avenir est réalisé à partir des capacités d'une personne plus que ses succès passés

Dans le cadre de missions de recrutement, nous sommes souvent confrontés lors de la présentation de candidats à l’objection du manque d’expérience que l’on peut résumer par : « votre candidat est intéressant mais il ne l’a jamais fait ». Il est alors nécessaire de faire preuve de pédagogie pour expliquer que l’avenir est réalisé à partir des capacités du candidat plus que ses succès passés. Indéniablement, mon expérience scoute m’a servi d’une part pour être convaincu et d’autre part pour être convaincant. Enfin comme gérant d’entreprise, je sollicite et « lance » régulièrement de nouveaux formateurs. J’exerce alors des compétences managériales entre autres développées dans le scoutisme :

- Distinguer dans la personne des capacités en germe, en l’occurrence sa capacité à transmettre une expertise pour mes formateurs

- Donner envie, entraîner… le plaisir au travail sera le moteur de l’investissement de ces nouveaux formateurs

- Accompagner et faire progresser en leur donnant les bases de la pédagogie, puis en tutorant lors des premières interventions, enfin, avec franchise, indiquer ce qui ne va pas et conduire à l’autonomie

- Assumer la responsabilité pour débuter lors d’éventuelles imperfections que le client nous signalera avant de confier la responsabilité au formateur qui permet parfois de vendre des prestations complémentaires.

Si le scoutisme est une école de management, c’est aussi par les compétences, ces fameuses « soft skills », que la pédagogie et l’aventures scoutes permettent de développer.

- La responsabilité = la pédagogie scoute permet l’exercice réel de la responsabilité dès le plus jeune âge et offre la possibilité aux chefs de patrouille et d’unité d’exercer un service aux responsabilités édifiantes et exigeantes.

- L’autonomie = la capacité à rendre autonome en responsabilisant notamment les guides et scouts dans la préparation des activités et plus encore des camps

- La subsidiarité = par l’éducation « du jeune par le jeune », le principe des patrouilles ou encore des postes d’action, le scoutisme laisse aux plus jeunes la possibilité de faire ce qu’ils peuvent faire

- L’autorité de service = le chef détient son autorité du service qu’il rend vis-à-vis de ses patrouillards, comme le manager est au service de ces collaborateurs, a fortiori lorsqu’il est dans une démarche de « leader serviteur ».

De surcroît, précisons que la responsabilité est confiée sans preuve de la capacité à l’exercer. L’impétrant n’a pas encore les compétences, ni l’expérience relative à la responsabilité confiée. Il peut cependant avoir reçu des outils et techniques en formation ou plus encore avoir un « bon modèle ». Doit-il pour autant avoir des aptitudes particulières ? Comment les identifier ?
Elles sont des compétences en germe, parfois bien enfouies dans un bon terreau ou parfois dans une terre plus aride qui, moyennant un peu d’engrais et d’entretien, donnera une belle plante résistante.

Il n’y a qu’en forgeant qu’on devient forgeron…et en encadrant qu’on devient chef.

Il faut parfois oser donner le bâton de chef, parier sur des germes, sarcler et amender pour obtenir un bon manager et enfin se donner le droit de s’être trompé en adaptant l’ampleur des responsabilités confiées ou en proposant un accompagnement.
Nous sommes tous capables de prendre des responsabilités, l’enjeu est simplement d’en mesurer l’étendue.
 
 
Thierry Villemagne
Gérant d'Humanem, organisme de formation
"Je dois beaucoup au scoutisme : ma construction comme homme, la rencontre avec Cécile, mon épouse, la découverte de la joie de servir et aujourd’hui cela me nourrit comme gérant d’une entreprise de formation et alimente la réflexion d’HUMANEM Formation sur l’homme au travail."



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